Global Media 28 07-27-04

La situation sécuritaire en Haïti demeure alarmante, en dépit de l’arrivée récente des forces de police kényanes et de leur collaboration avec l’armée et la police haïtiennes. Cette intervention, longtemps attendue et soutenue par la communauté internationale, visait à endiguer la violence des gangs qui paralysent le pays depuis des mois. Cependant, les premiers résultats semblent mitigés, soulignant la complexité du défi auquel font face les autorités.

Les forces Kenyanes, déployées dans le cadre d’une mission multinationale de soutien à la sécurité (MSS), font face à de nombreux obstacles. La barrière linguistique entre les policiers kényans, qui ne parlent généralement ni français ni créole haïtien, et la population locale, complique les opérations sur le terrain. De plus, la méfiance de certains Haïtiens envers les interventions étrangères, nourrie par des expériences passées malheureuses, rend la tâche encore plus ardue pour ces forces.

Parallèlement à ces défis sécuritaires, une nouvelle controverse éclate au sein du conseil présidentiel haïtien, organe censé guider le pays vers des élections et une stabilité retrouvée. Des allégations de corruption secouent cette institution, avec des accusations de monnayage des postes de directeurs généraux. Cette situation jette une ombre sur la légitimité du conseil et soulève des questions quant à sa capacité à mener efficacement la transition politique tant attendue.

Ces révélations de corruption au plus haut niveau de l’État haïtien ne font qu’exacerber le sentiment de méfiance de la population envers ses institutions. Elles illustrent également les défis systémiques auxquels Haïti est confronté, au-delà de la simple question sécuritaire. La lutte contre l’insécurité ne peut être dissociée d’une réforme en profondeur des institutions et d’une lutte acharnée contre la corruption.

Malgré ces obstacles, certains Haïtiens gardent espoir que la présence des forces internationales pourra, à terme, contribuer à améliorer la situation sécuritaire. Cependant, il est clair que la résolution de la crise haïtienne nécessitera bien plus qu’une simple intervention policière. Elle exigera un engagement à long terme pour reconstruire les institutions, lutter contre la corruption et rétablir la confiance de la population envers ses dirigeants.