La situation sécuritaire en Haïti continue de se détériorer de manière alarmante, notamment dans la région frontalière de Ganthier. Le gang notoire “400 Mawozo” a récemment pris le contrôle de l’annexe du bureau des douanes de Malpasse, plongeant la zone dans un chaos total. Cette prise de contrôle stratégique permet au gang de s’approvisionner plus facilement en armes et munitions en provenance de la République Dominicaine voisine. La frontière est désormais livrée aux criminels, augmentant considérablement les risques de trafics en tous genres et menaçant la stabilité déjà fragile de la région.

Malgré la présence des forces kenyanes et des unités spéciales de la police haïtienne équipées de véhicules blindés, les autorités semblent impuissantes face à la montée en puissance des gangs armés. L’incident récent où un véhicule blindé a été incendié par les bandits, bien que minimisé par les autorités policières, illustre la vulnérabilité des forces de l’ordre. La photo largement diffusée du chef de gang Lanmò san jou arborant le képi d’un officier de police haïtien symbolise de manière frappante le défi lancé à l’État et l’humiliation infligée aux forces de sécurité.

La population de Ganthier et de Fond Parisien se trouvent dans une situation désespérée, prise en étau entre les gangs et l’incapacité apparente des autorités à rétablir l’ordre. Les activités quotidiennes, y compris l’éducation, sont gravement perturbées, comme en témoigne l’annulation des examens de 9e année fondamentale dans le centre-ville. Le maire Jean Vilonere Victor exprime son inquiétude quant à l’avenir compromis des jeunes de la région. Si la police nationale ne parvient pas à reprendre rapidement le contrôle de la situation, la population risque de faire l’objet d’un véritable bain de sang, laissant planer la menace d’une catastrophe humanitaire imminente dans cette zone frontalière stratégique.