Global Media 28 25-06-24

Le débarquement des premiers contingents de policiers kenyans à Port-au-Prince ce 25 juin 2024 marquant un moment crucial dans la lutte contre l’insécurité qui sévit dans le pays. Cette mission, mandatée par les Nations Unies et soutenue par la communauté internationale, vise à renforcer les capacités de la Police Nationale d’Haïti (PNH) et à rétablir l’ordre dans un pays en proie à une crise sécuritaire sans précédent.L’arrivée de ces forces spécialisées intervient dans un contexte de tension extrême, où les gangs armés contrôlent de larges pans du territoire, notamment dans la capitale. Les policiers kenyans, réputés pour leur expérience dans les opérations de maintien de la paix, apportent avec eux un espoir de changement pour une population haïtienne épuisée par des années de violence et d’instabilité politique.

Le président kenyan, William Ruto, avait personnellement salué ces policiers avant leur départ, soulignant l’importance de leur mission.Cependant, la nouvelle a été accueillie avec un mélange de scepticisme et de résignation par de nombreux Haïtiens. Après des années d’interventions étrangères infructueuses et de promesses non tenues, une partie significative de la population doute de l’efficacité de cette nouvelle mission. Beaucoup estiment que les défis auxquels Haïti est confrontée – gangs armés profondément enracinés, corruption endémique et instabilité politique chronique – sont trop complexes pour être résolus par une force de police étrangère, aussi bien intentionnée soit-elle.Des défis considérables attendent cette force multinationale. La complexité de la situation sur le terrain, les barrières linguistiques et culturelles, ainsi que la méfiance d’une partie de la population envers les interventions étrangères, sont autant d’obstacles à surmonter.

Certains craignent même que cette présence ne complique davantage la situation, citant les barrières linguistiques et culturelles comme des obstacles majeurs.Le succès de cette mission dépendra de sa capacité à travailler en étroite collaboration avec les autorités locales et à gagner la confiance des Haïtiens, tout en respectant les droits humains et en contribuant à une solution durable pour la paix et la stabilité en Haïti. Cette méfiance reflète une lassitude profonde face aux solutions imposées de l’extérieur et un désir croissant de voir émerger des solutions locales, portées par les Haïtiens eux-mêmes, pour résoudre la crise multidimensionnelle qui affecte le pays.