La situation éducative dans le département de l’Ouest d’Haïti, incluant la capitale Port-au-Prince, atteint un niveau critique. Près de 200 000 enfants sont actuellement privés d’éducation suite à la fermeture massive d’écoles, principalement due à la violence généralisée orchestrée par des gangs armés. En février 2024, la situation s’est dramatiquement aggravée avec la fermeture soudaine de nombreuses écoles suite à des évasions massives de prisonniers organisées par ces gangs.

L’impact sur l’éducation est dévastateur. L’UNICEF prévoit que les élèves risquent de perdre environ 36 jours d’école d’ici fin juin 2024 si des mesures urgentes ne sont pas prises. Entre octobre 2022 et février 2023, 72 établissements scolaires ont été directement ciblés par des actes de violence armée, une augmentation alarmante par rapport aux 8 cas recensés sur la même période l’année précédente.

La crise éducative s’accompagne d’un déplacement massif de population, avec plus de 600 000 personnes contraintes de fuir leurs foyers en raison de la violence des gangs, une augmentation de 60% depuis mars 2024. La mainmise des gangs sur la capitale et ses environs est presque totale, avec un contrôle estimé entre 80 et 90% de Port-au-Prince, paralysant le système éducatif et entravant les efforts d’aide humanitaire.

Face à cette crise, les organisations internationales et les autorités haïtiennes tentent de mettre en place des solutions d’urgence, comme des programmes d’éducation à distance et des initiatives d’apprentissage communautaire. Cependant, ces efforts se heurtent à de nombreux obstacles, notamment le manque d’infrastructures technologiques et l’insécurité persistante.

La communauté internationale est appelée à agir de toute urgence pour soutenir Haïti, en particulier le département de l’Ouest, dans cette crise sans précédent. Des interventions coordonnées sont nécessaires pour rétablir la sécurité, permettre la réouverture des écoles et garantir un accès à l’éducation pour tous les enfants haïtiens. Sans une action rapide et décisive, le pays risque de voir une génération entière privée de son droit fondamental à l’éducation, hypothéquant gravement son avenir et celui de la nation tout entière.